Edito de Josette Combes, Ripess Europe

Tout d’abord, réjouissons-nous que le pire ne soit pas arrivé dans la grande Amérique et que les jeunes aient sauvé la démocratie en empêchant le triomphalisme de Trump et le durcissement politique qui s’annonçait pour les femmes, les non Blancs et tous ceux qui auraient eu envie d’aller contre une orientation pour le moins problématique. De même Bolsonaro a été démis au grand soulagement des mêmes avec un enjeu fondamental, le sauvetage de la forêt amazonienne. Réjouissons nous donc tout en sachant que ce sont de courtes victoires qui placent les deux Présidents dans une situation explosive car leurs camps adverses sont soutenus par les lobbys des investisseurs qui semblent mettre les bouchées doubles pour s’emparer des terres et poursuivre leur œuvre de destruction.

En attendant, en France, c’est le mois de l’économie sociale et solidaire. Nous avons donc choisi, après la Pologne de mettre la France à l’honneur, d’autant que le Mouvement pour l’économie solidaire fête ses 20 ans et publie à cette occasion un ouvrage rassemblant plus de 40 contributeurs, acteurs et chercheurs, qui ont activement développé l’ESS en France mais aussi en Europe et dans le monde. Cet événement est adossé au Forum Régional de l’ESS (FRESS) à Toulouse intitulé « Une Europe citoyenne et solidaire ».

Le MES, encore, présente la recherche-action en cours : l’innovation sociale et solidaire au service du développement des territoires vers la transition écologique et citoyenne, un support pour mieux articuler le travail des membres et une coopération chercheur / acteur extrêmement fructueuse.

En France toujours, une alliance atypique mais innovante entre le service de la Poste et une Société Coopérative d’Intérêt Collectif qui œuvre pour le réemploi. Une expérience valorisante pour les employé•es.

Actuellement il y a beaucoup de débats autour du concept de sécurité sociale alimentaire. Urgenci est en première ligne sur la question de la qualité et l’accessibilité de l’alimentation Voir l’article de Kevin Flanaghan et celui de Jocelyn Parrot et si vous êtes amapien participez au sondage qu’Urgenci propose sur le contenu d’un panier.

Le RIPESS Europe projette de revisiter la charte des valeurs élaborée à sa création. Le manifeste publié par le REAS sera sans doute un document inspirant pour ce processus. Il est possible de signer en approbation de ce manifeste. Le lien se trouve au bas du document.

En Roumanie Mihaela Vetan a accueilli la 6ème session du projet Coopter dont les participant•es ont bénéficié de la tenue du PAS un festival organisé par le CRIES. Une session fort riche.

A ne pas manquer , l’article sur la Monnaie communautaire Mumbuca, à la fois un revenu de base et une monnaie qui est acceptée par plus de dix mille entreprises à Maricá, au Brésil. Gageons que ce système devrait s’amplifier, il permet de lutter contre la pauvreté qui a augmenté sous Bolsonaro.

Enfin l’agenda est chargé, mois de l’ESS oblige. Tout juste avant la publication de cette newsletter s’est tenu le 20e anniversaire du Forum Social Européen, à Florence. Vous en trouverez un bref compte-rendu dans cette newsletter. Nous nous félicitons que l’Autriche organise sa première conférence sur l’ESS, ce qui nous réjouit et montre que l’ESS gagne du terrain en Europe. D’ailleurs, Drazen Simlesa – coordinateur du réseau – y sera présent.

Avant de clore cet édito, je vais souligner un événement qui a eu lieu en France (dossier de ce mois), la première rencontre nationale des tiers-lieux en octobre. Ce terme est né ces dernières années pour désigner des lieux qui s’implantent en affichant le projet de mêler plusieurs activités au service des citoyen•nes d’un territoire donné. L’État a décidé de miser sur ces formes hybrides d’activité économiques productives de produits à marchandiser et de relations sociales et qui sont gérés par celles et ceux qui y travaillent et celles et ceux qui bénéficient de l’activité. Ils se sont développés de façon exponentielle à la suite du Covid en proposant des espaces de co-working, en installant des fablab, couplés souvent avec un bar et / ou restaurant et des activités culturelles. Il y a une grande variété de formules et certaines régions ont été proactives pour en encourager les initiateur•trices (voir les chiffres du rapport). Ce sont des lieux où l’économie solidaire est en actes. Il sera important d’opérer une vraie liaison avec ce mouvement et peut-être d’examiner en quoi ils résonnent avec ce qui se passe ailleurs.

Il nous reste à souhaiter qu’à l’avenir, il n’y aura plus besoin de « mois de l’ESS » parce que l’ESS sera partout. On avance !