Beaucoup de motifs d’espérance dans cette lettre d’information.

La Conférence de Strasbourg « L’économie sociale, le Futur de l’Europe » a été un temps fort de ce début du mois de mai. La mairie de Strasbourg a accueilli le Congrès avec beaucoup de bienveillance, sa Maire nous est apparue très motivée et sincère pour orienter sa ville vers une transition écologique et solidaire. Avant l’ouverture de la rencontre, le RTES organisait une journée anniversaire de ses 20ans dans un tiers lieu installé dans une ancienne usine (voir l’interview de Chloé Sécher réalisée à Villarceaux en septembre).

Beaucoup de déclarations d’intention de la part des représentant.e.s de l’Europe avec en première instance Nicolas Schmidt, commissaire européen à l’ESS, qui présentait un plan, osons le dire, ambitieux, pour promouvoir l’ESS en Europe.

Envie de prendre au mot les promesses de cette grande messe des bonnes volontés ? Tous les sujets qui nous concernent ont été évoqués au cours des ateliers, dont ceux que plusieurs membres du RIPESS ont animés et coordonnés. Vous en trouverez de courts comptes-rendus, ou plus  détaillés transmis à chaud, juste après la clôture avec un focus sur le plaidoyer émis par la jeunesse européenne présenté en clôture, ainsi que la déclaration Post Strasbourg.  Saluons la présence en visio-conférence de Claude Alphandéry, un vétéran français, ancien membre du Comité National de la Résistance et créateur du Labo ESS, 100 ans et toujours la même énergie pour promouvoir l’ESS.

Ce numéro est dédié à l’habitat partagé, sous toutes ses formes et dans plusieurs pays. C’est un choix de plus en plus recherché de même que le sont les solutions d’habitat léger. Une question économiquement centrale qui permet à la fois un partage des coûts, un allègement de l’empreinte sur les sols, l’organisation de solidarités de voisinage et la lutte contre l’isolement, notamment des personnes âgées, mais pas seulement   En juillet, le RIPESS Europe contribuera au Global Ecovillage Network de la rencontre européenne des écovillages et se rendra au Danemark du 7 au 10 juillet pour animer les sessions sur l’ « Abondance économique ». Cette formule est en quelque sorte la plus exhaustive d’une tendance qui se développe d’habitat groupé sous des formes diverses pour partager et cogérer un territoire de vie. En Hongrie, l’ACRED s’est créée en tant qu’institution de promotion immobilière alternative. En Italie, les journées de l’habitat collaboratif ,  étendent l’initiative à toutes les expériences de logement axées sur les relations interpersonnelles, en vue de créer une communauté plus inclusive et solidaire. La journée européenne du logement collaboratif organisée le 5 juin à Lyon, présente des initiatives civiques inspirantes et sensibilise aux solutions de logement communautaires. En France plusieurs expériences réunies dans le cadre d’Habicoop montrent que la solution de l’habitat groupé concerne tous les âges et emprunte différents intitulés : partagé, groupé, coopératif, inclusif, participatif. C’est en tout cas le terreau de la transition écologique mais également un moyen de mettre en place les solidarités de voisinage et de lutter contre l’isolement, des motifs déclarés comme prééminents par les seniors qui commencent à s’y intéresser de plus en plus. Pour le REAS (Espagne) les premières expériences, issues de la crise immobilière, sont devenues des icônes de la configuration socio-communautaire et architecturale, ainsi que des références dans d’autres aspects tels que les soins, la durabilité et l’efficacité. Enfin nous republions une série d’analyses de SAW-B (Belgique). On peut y relever cette remarque pertinente bien qu’un peu étrange A quoi ça sert un habitat, s’il n’y a pas d’autres pour venir nous habiter ?

Socioeco.org a repéré des ressources supplémentaires sur le sujet. Et l’agenda des mois à venir est riche et nous serons quelques uns à intervenir à Bordeaux au cours de la rencontre du RIUESS.

Le logement c’est un point central de la pétition que  nous publions, adressée aux autorités de l’Union européenne pour accueillir de façon décente les femmes réfugiées . Ce sera sans doute une des thématiques importantes du nouveau projet que le RIPESS Europe met en route même s’il s’agit d’abriter et de mieux organiser les lieux de travail des femmes.

Pour conclure cet édito, un petit message d’espoir : les jeunes formatés pour devenir des agents de destruction de l’écosystème désertent et le déclarent publiquement. Merveilleux non ?