La Coordination Rurale et l’Organisation des Producteurs de Grains s’inquiètent de la naissance de Durum, nouvelle structure qui regroupe les grandes coopératives des principales zones de production du blé dur en France. Dans ce système qui tend vers le monopole, les agriculteurs risquent encore d’être les dindons de la farce!


La création d’un géant!

Durum regroupe désormais plusieurs coopératives :

  • Arterris (présente sur les départements 09, 11, 31, 32, 46, 81, 82), déjà partenaire de Sud Céréales dans le sud-est ;
  • Axereal (présente entre autres dans les départements 28, 41,45) avec sa filiale Granit Négoce.

Potentiellement estimés à 1,5 millions de tonnes, les tonnages traités par Durum vont représenter les ¾ des blés durs nationaux et sont en voie d’étouffer toutes les concurrences locales. Ce nouveau groupe va ainsi constituer l’intervenant majeur et… obligé du commerce du blé dur en France !

Les agriculteurs pris en otage

La situation quasi monopolistique qui découle de la création de Durum risque fortement de porter préjudice aux agriculteurs. Ils n’auront d’autre choix que celui de se plier aux exigences de cette nouvelle structure.
Le §641 du document sur les lignes directrices de l’autorité de la concurrence relatives au contrôle des concentrations explique d’ailleurs qu’ « en cas d’acquisition par une coopérative, d’’entreprises présentes à l’aval, il existe alors un risque d’assèchement des débouchés pour des agriculteurs n’adhérant pas à cette coopérative.»
Lorsque l’on sait qu’un « Dürüm » est, en Turquie, une sorte de galette de blé dans laquelle on roule une préparation pour mieux la croquer, on comprend mieux ce qui attend les agriculteurs !

Pour éviter ce type de dérive, la CR et l’OPG demandent que les autorités de la concurrence limitent ce genre de concentration préjudiciable à l’intérêt des producteurs.