La réunion de fondation de l’équipe spéciale inter institutions des Nations Unies sur l’économie sociale et solidaire a eu lieu le 30 septembre 2013 à Genève. Il s’agit d’un nouveau partenariat inter organisations visant à aider les pays, à mobiliser la volonté politique et à renforcer l’élan vers l’intégration de la question de l’ESS dans les cadres politiques nationaux et internationaux.
L’équipe spéciale inter institutions sur l’économie sociale et solidaire est un résultat concret de la Conférence de l’UNRISD, intitulé « potentiel et limites de l’économie sociale et solidaire », qui s’est tenue en mai 2013. Lors de la Conférence, les chercheurs, les décideurs et les acteurs de la société civile ont discuté comment l’ESS peut contribuer au développement local, à la sécurité alimentaire, à l’égalité des sexes, à la protection de l’environnement et à la mise en place d’un service de santé.
Lors de la Conférence de mai, les agences de Nations Unies (y compris l’UNRISD et FAO, OIT, PNUD et UN-NGLS) se sont mis d’accord sur la nécessité de sensibiliser et rendre visible l’économie sociale et solidaire au sein du système des Nations Unies, en remarquant que l’attention qui y est accordée a tendance à être fragmentaire et n’a pas suivi l’intérêt croissant que les autres acteurs du développement ont manifesté pour l’ESS.
«Économie sociale et solidaire», ou ESS, fait référence aux organisations qui ont des objectifs économiques, sociaux et environnementaux explicites et impliquent diverses formes de coopération et de solidarité. Il s’agit de coopératives, groupes d’entraide de femmes, des entreprises sociales ou communautaires, réseaux de commerce équitable et associations de travailleurs de l’économie informelle.
Globalement, ces formes alternatives de financement, de production et de consommation sont en plein essor, en réponse aux crises sociales, économiques et environnementales et à des contextes de vulnérabilité. Conscients du potentiel de développement de l’ESS, de nombreux gouvernements et organismes régionaux répondent à des initiatives visant à créer un environnement favorable aux entreprises et organisations de l’ESS.
Etant donné que l’Organisation des Nations Unies discute les contours du programme de développement pour l’après 2015, et compte tenu de la recherche de chemins complémentaires au développement favorisant simultanément le dynamisme économique, la protection sociale et environnementale et l’émancipation sociopolitique, il y a manifestement de la place au sein du système des Nations Unies pour accorder une attention plus coordonnée au potentiel de l’ESS.
«À l’ONU maintenant tous les regards sont focalisés sur l’élaboration d’un plan d’action post-2015. À DESA, nous sommes activement engagés dans ce processus et tentons, à chaque fois qu’il nous est possible et nous semble pertinent, de mettre en relief la contribution des coopératives et de l’ESS au développement socio-économique. Nous promouvons cette idée, non pas comme un concept théorique, mais comme une étape très concrète et pratique et qui fait partie d’un ensemble de mesures politiques» a expliqué Mme Wenyan Yang (chef, Section perspective sociale et développement, Département des politiques sociales et développement, UN-DESA).
Activités, objectifs et membres de l’équipe spéciale
Lors de la réunion fondatrice de l’équipe spéciale inter institutions sur l’économie sociale et solidaire, les coordonnateurs — UNRISD, OIT, PNUD Bureau de représentation de Genève et UN-NGLS — ont été rejoints par des représentants de la FAO, TDR (Programme spécial de recherche et de formation concernant les maladies tropicales), l’ONUSIDA, UN-DESA, UNESCO, PNUE, l’ONUDI, ONU femmes, PAM et OMS.
Lors d’une réunion qui fut à la fois productive et source d’inspiration, les participants ont accordé les objectifs, les rôles et les activités de l’équipe spéciale. Pour parvenir à son objectif d’aider les pays, de mobiliser les politiques et renforcer l’élan vers l’intégration de la question du l’ESS auprès des cadres politiques nationaux et internationaux, les membres entreprendront des activités de collaboration qui visent à:
• renforcer la reconnaissance des entreprises et organisations de l’économie sociale et solidaire;
• promouvoir les connaissances sur l’économie sociale et solidaire et consolider les réseaux de l’ESS;
• soutenir la mise en place d’une activation, institutionnelle et politique, pour l’ESS;
• assurer la coordination des efforts internationaux et renforcer et établir des partenariats.
Le travail de l’équipe spéciale tiendra compte des priorités des circonstances du pays, en consultation avec les partenaires nationaux.
Cartographie des travaux de l’ONU sur l’ESS
Des membres de l’équipe spéciale sont déjà engagés dans un exercice pour mapper les travaux en cours par rapport à l’ESS au sein du système des Nations Unies. On peut citer comme exemple la recherche de l’UNRISD sur l’ESS, le travail de l’Unité de Coopératives de l’OIT et l’UN-NGLS sur les monnaies complémentaires, le travail du PNUD sur l’économie sociale en Asie centrale et en Amérique latine, le travail de la FAO sur les coopératives et les organisations de producteurs, et le travail de l’ONUDI sur les start-ups dirigée par des jeunes qui intègrent des objectifs sociaux et environnementaux.
Selon M. José Manuel Salazar-Xirinachs (directeur exécutif du secteur de l’emploi de l’OIT), “une réponse durable à la crise devrait promouvoir des instruments qui peuvent faire avancer des objectifs économiques et sociaux tout en encourageant la solidarité. Ce genre d’approche intégrative est… partagé par plusieurs agences de l’ONU. Le potentiel des entreprises et des organisations de l’ESS peut s’avérer crucial, en particulier dans ce contexte».
Si vous travaillez sur des questions liées à l’économie sociale et solidaire dans une Agence de Nations Unies, nous aimerions avoir de vos nouvelles. Veuillez contacter Nadine van Dijk (vandijk@unrisd.org).