Proposition de contribution de Judith Hitchman, Urgenci

La production alimentaire et agricole représente environ 25% des émissions de gaz à effet de serre et constitue donc un facteur important de la crise climatique. Pourtant, la nourriture est un droit humain et est aussi au cœur de la survie de la race humaine.

Ce paradoxe est essentiellement causé par la marchandisation et l’industrialisation de la production et de la distribution alimentaires. Comme le confirment maintenant de nombreux rapports, le système alimentaire est brisé au niveau mondial et ne remplit pas sa mission principale, celle de nourrir le monde avec des aliments sains et nutritifs basés sur l’équité et la justice alimentaire.

Pourtant, toutes les solutions existent déjà. La FAO a reconnu l’agroécologie comme un pilier important pour la transformation durable des systèmes alimentaires. L’agroécologie paysanne nous donne les moyens de produire des aliments plus riches en nutriments dans des systèmes alimentaires locaux durables. L’agroécologie est essentielle à la construction d’une Europe sociale, car elle va au-delà de la simple production de nourriture pour construire des systèmes alimentaires territoriaux économiques solidaires qui changent la façon dont les semences, les terres, les sols et la dimension humaine des systèmes économiques solidaires peuvent fonctionner ensemble en harmonie, et assurer la justice alimentaire ainsi que la justice écologique. C’est le pont essentiel entre la souveraineté alimentaire et l’économie solidaire. il est étayé par des pratiques agroécologiques à tous les niveaux et constitue une approche holistique et systémique de nos systèmes agricoles et alimentaires. Et est également totalement aligné sur les ODD et les liens entre eux…

La politique Farm to Fork (de la ferme à la table) et la future loi sur les systèmes alimentaires durables font partie de ce changement essentiel. Mais à ce jour, il n’y a pas de reconnaissance économique globale de la nécessité de rapprocher la consommation et la production d’une manière dynamique et systémique. Le concept de « nourriture bon marché », ancré dans des pratiques économiques non durables où les normes de travail décent de l’OIT sont trop souvent ignorées et où les coûts réels externalisés sont encore trop souvent la norme. Les travailleurs migrants, l’agriculture contractuelle et d’autres pratiques empêchent les producteurs de gagner un salaire décent et, malgré l’étiquetage sur le devant de l’emballage dans les supermarchés, trop d’aliments produits industriellement contiennent des substances nocives telles que des pesticides, des désherbants et des engrais chimiques. En outre, de nouvelles techniques génomiques, si elles étaient introduites, représenteraient encore un éloignement de la valeur nutritive plus élevée et de la préservation de l’agrobiodiversité de l’agriculture paysanne.

L’agroécologie représente donc non seulement une solution plus saine en termes de consommation d’aliments produits – et une réduction estimée des coûts de santé causés par les MNT et le cancer causé par les aliments industriels – il représente une réduction très importante des gaz à effet de serre. Elle s’inscrit donc dans le cadre de la réponse indispensable à la crise climatique. Nous devons aborder ces aspects à travers les solutions réelles qui existent dans le mouvement de l’économie solidaire: l’agriculture soutenue par la communauté, les coopératives et les magasins coopératifs locaux de petits agriculteurs, les marchés de producteurs authentiques locaux, le réseau alimentaire ouvert ainsi que le travail des gouvernements locaux avec les groupes à faible revenu pour donner accès à des fruits et légumes frais locaux (souvent par le biais d’ASC)… Tous ces aspects doivent être reconnus et soutenus dans le cadre général de l’Europe sociale.

Parmi les conférenciers figureront :

Isa Alvarez, présidente d’Urgenci, le réseau mondial de l’agriculture soutenue par la communauté. Isa est praticienne et conférencière en agroécologie et économie solidaire.

Tomaso Ferrando, Professeur à l’Université d’Anvers. Tomaso se concentre sur les liens entre la loi et les systèmes alimentaires.

Filipa Ferraz, coordinatrice de l’Open Food Network Ireland

Giulia Tarisitano, responsable de la politique alimentaire, Eurocoop, Communauté européenne des coopératives de consommation, Bruxelles

Monika Onyszkiewicz, directrice de la Fondation Eco Org, Pologne

Paula Gioia, Coordination européenne, Via Campesina


Modératrice, Judith Hitchman
, Urgenci International Community Supported Agriculture Network et coordinatrice conjointe du RIPESS Intercontinental Network.

Idéalement, il s’agira d’un atelier Zoom virtuel pour éviter d’augmenter notre empreinte carbone.

Il y aura une interprétation en anglais, français et espagnol.