Un nouveau rapport de l’OIT

En mars 2021, lors de sa 341e session, le Conseil d’administration a décidé d’inscrire à l’ordre du jour de la 110e session (2022) de la Conférence internationale du Travail un point relatif au travail décent et à l’économie sociale et solidaire (ESS), pour la discussion générale qui se tiendra en juin 2022.

Cette décision a ouvert la voie à ce qui sera la première discussion approfondie sur l’ESS à l’OIT. Bien que l’ESS ne soit pas nouvelle, son importance politique et sa visibilité ont considérablement augmenté depuis le début du siècle. La Déclaration de l’OIT sur la justice sociale pour une mondialisation équitable (2008) reconnaît qu’une économie sociale forte est essentielle au développement économique durable et aux possibilités d’emploi. La Déclaration du centenaire de l’OIT pour l’avenir du travail (2019) reconnaît le rôle de l’ESS dans la création d’un travail décent, d’emplois productifs et d’une amélioration du niveau de vie pour tous. L’appel mondial à l’action de l’OIT en faveur d’une reprise centrée sur l’humain après la crise de la COVID-19, inclusive, durable et résiliente (2021) reconnaît le rôle de l’ESS pour une reprise généralisée, riche en emplois et offrant des possibilités de travail décent pour tous. Il est donc opportun de discuter de la valeur ajoutée de l’ESS et de son rôle dans la promotion de la justice sociale grâce au travail décent et dans la promotion du développement durable.

Le rapport qui a été préparé pour informer les mandants de l’OIT et les partenaires de l’ESS avant la discussion est organisé en 5 chapitres :

  • Le chapitre 1 décrit l’ESS dans le monde, détaille les éléments constitutifs du concept et propose une définition pour la discussion. Il présente également des aperçus régionaux de l’ESS.
  • Le chapitre 2 fournit des preuves des contributions de l’ESS aux priorités mondiales de développement définies par l’Agenda pour le travail décent et le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
  • Le chapitre 3 examine la relation entre les composantes tripartites de l’OIT et l’ESS, à l’aide d’exemples du monde entier.
  • Le chapitre 4 décrit les travaux du Bureau sur l’ESS, en mettant particulièrement l’accent sur le contexte historique, les programmes actuels, la politique et les partenariats de coopération pour le développement et les activités de renforcement des capacités.
  • Le chapitre 5 examine la voie à suivre en termes de renforcement de la contribution de l’ESS au travail décent et au développement durable. Il souligne l’importance de promouvoir un environnement propice à l’ESS, examine les liens entre l’ESS et l’avenir du travail et suggère des pistes pour les travaux futurs du Bureau sur l’ESS.

Un nouveau directeur pour l’OIT

Le Conseil d’administration de l’OIT a élu pour la première fois un Africain, Gilbert F. Houngbo, du Togo, au poste de 11e Directeur général de l’Organisation, qui prendra ses fonctions en octobre 2022. Il a été Premier ministre du Togo de septembre 2008 à juillet 2012. Il a également occupé divers postes au sein du système des Nations Unies, notamment au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), au Bureau international du Travail et au Fonds international de développement agricole (FIDA).

Voici un extrait de sa déclaration après son élection

« Je m’engage à représenter les voix de ceux et celles qui comptent sur nous à l’OIT. Je pense aux quatre milliards de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à la protection sociale. Je pense aux plus de 200 millions de femmes et d’hommes qui sont confrontés au chômage. Aux 160 millions d’enfants qui travaillent. Aux 1,6 milliard de personnes qui travaillent dans le secteur informel. Les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises, qui sont confrontées à une rupture de la chaîne d’approvisionnement ou à une fermeture en raison de crises, notamment la pandémie, le changement climatique et les conflits armés. Je pense aux femmes et aux hommes qui sont confrontés à la discrimination, à la violence et au harcèlement sur le lieu de travail et ailleurs. Ce sont là autant d’expressions d’une injustice sociale inacceptable que nous sommes moralement, sinon légalement, tenus de combattre. »

Pour en savoir plus sur l’élection, rdv ICI.