Bulletin du CEDETIM, Athènes, 9 novembre 2022, par Yorgos Mitralias
Les grands titres de la presse internationale sur l’issue des élections de mi-mandat américaines ne se trompent pas : Oui, le tsunami républicain tant attendu ne s’est pas matérialisé. Et les Démocrates ont résisté bien mieux qu’ils espéraient. Le pourquoi de toutes ces surprises de taille commence à apparaître : Les jeunes, rompant une tradition de plusieurs décennies, se sont rendus en masse aux urnes. Et en plus ils ont voté en masse pour les Démocrates. Mais, attention : pour les Démocrates et pas pour Biden dont la popularité continue à s’effondrer selon toutes les enquêtes, et même selon les sondages à la sortie des urnes.
En réalité, les exit-polls révèlent que s’il n’y avait pas le vote des jeunes américains de 18 à 29 ans, le résultat des élections aurait pleinement confirmé les pronostics qui annonçaient une «vague républicaine ». Et voila le pourquoi et le comment selon un exit-poll du CNN :
Les électeurs de plus de 65 ans ont donné aux Républicains une avance de 13 points. Ceux de la tranche d’âge 45-64 ans, ont aussi donné aux Républicains un avantage de 11 points. Ceux de 30-44 ans ont, par contre, donné un tout léger avantage de 2 points aux Démocrates. Mais, les tout jeunes de 18 à 29 ans ont fait la différence, donnant aux Démocrates un avantage de … 28 points ! En somme, la « Génération Z », c’est-à-dire les jeunes nés grosso modo de 1997 au début des années 2010, ont fait une entrée fracassante dans la vie politique du pays !
Alors, il n’est pas surprenant que les premiers à profiter du vote de ces jeunes ont été les Démocrates les plus à gauche. Et surtout celles et ceux qui composent « the Squad » (L’Esquade), le groupe des deputés-es radicaux et socialistes, qui ont fait leur apparition à la suite de la première campagne présidentielle du sénateur Bernie Sanders. Ils et elles ont été ré-élus-es en remportant des victoires écrasantes (landslide). La plus connue d’entre elles, Alexandria Ocasio-Cortez de New York a été ré-élue avec 70,6 % des voix. Rashida Tlaib, d’origine palestinienne, a fait mieux à Michigan avec 73,7 %. La très radicale Ilhan Omar, d’origine somalienne, à Minnesota avec 75,2 %. L’afro-américain Jamaal Bowman avec 65,4 à New York. La nurse afro-américaine Cori Bush avec 72,8 % au Missouri. Et Afro-américaine Ayanna Pressley avec …84,5 % au Massachusetts !
A l’heure où on écrit ces lignes, seulement quelques heures après la fermeture des urnes, il n’est pas possible d’avoir une idée définitive des autres succès électoraux des candidats radicaux apparentés au Parti Démocrate. Toutefois, on peut citer le cas de l’Afro-américaine Summer Lee, qui a créé la surprise en Pennsylvanie, en battant le député sortant Républicain avec 55,7 % des voix. (…).