Par Josette Combes.
L’économie solidaire sera féministe ou ne sera pas. C’est avec ce slogan que le Congrès Basque de l’Economie Solidaire avait ouvert sa session en 2016. Le mois de mars est celui qui recèle une toute petite journée pendant laquelle on parle des droits des femmes. Manifestations partout dans le monde, avec des femmes jeunes, de plus en plus énervées. Trois jeunes femmes ont recueilli pour ce bulletin la parole de quelques « historiques » qui se réjouissent que le flambeau soit repris au bout de jeunes bras, après une phase relativement amorphe d’une génération qui avait sans doute cru que tout allait pour le mieux. Mais ce n’est pas le cas, les féminicides sont toujours trop nombreux, les viols impunis, le harcèlement est présent sur les réseaux et même en Europe certains acquis comme le droit à l’avortement sont menacés. Les femmes parlent et voyagent à la rencontre d’autres femmes. Ainsi se renforcent -elles.
Nous militons en défense et sur tous les fronts. Depuis le début de la pandémie des mesures iniques se mettent en place et les pétitions circulent, en vain la plupart du temps. La dernière des exactions de nos ploutocrates a été de faire entrer en Bourse le commerce de l’eau (voir ici l’article de Ricardo Petrella, Docteur en sciences politiques et sociales, fondateur et secrétaire général du Comité International pour le Contrat Mondial de l’Eau). L’eau mais aussi la terre sont des biens communs à défendre, Urgenci se consacre ardemment au plaidoyer pour la préservation de ces biens essentiels.
Le RIPESS Europe fêtera cette année ses 10 ans. En dépit de ses moyens réduits ( nos remerciements à la Fondation pour le Progrès de l’Homme qui nous a renouvelé sa confiance et son soutien pour trois nouvelles années), le réseau s’est bien agrandi en dix ans, les projets communs se sont multipliés, les alliances se développent, tout cela en dépit des mesures coercitives qui verrouillent leur essor (la Grèce est à nouveau en souffrance après un envol notable de l’initiative citoyenne). Nous allons commencer dés avril une collecte des témoignages parmi nos membres sur le thème « que s’est-il passé pour votre réseau pendant ces dix dernières années » et nous réaliserons une série d’interviews. Pour commencer, dans ce bulletin, entretien avec Carlos Rey, secrétaire exécutif de REAS, red de redes, l’un des initiateurs du Congrès de fondation du RIPESS Europe.
Rassembler nos forces pour se débarrasser de tout ce qui entrave la liberté de créer, tout ce qui limite l’envergure de la solidarité entre les humains, voilà la seule issue.
Citons en conclusion Riccardo Petrella :
« Historiquement, les griffes de la domination ont toujours fini par céder, tôt ou tard. Nous ne savons pas comment et quand les griffes actuelles céderont. Il est cependant certain que si les habitants de la Terre se rebellent et se battent pour la libération de la vie, le délai peut être raccourci et la rupture sera plus rapide, ce qui entraînera un véritable bouleversement du monde dans l’intérêt des 85% de la population mondiale qui en sont exclus aujourd’hui. »