Réenchanter l’Europe avec l’Economie sociale et solidaire
Afin d’outiller les acteurs franciliens de l’ESS et de les aider à mieux appréhender les enjeux européens, l’Atelier, centre de ressources ESS en Ile de France le Réseau des Territoires pour l’Economie Solidaire, REVES organisaient le 20 novembre 2015, à l’Hôtel de Ville de Paris, un forum professionnel dédié à la question européenne : « ESS + Europe ! ».Il s’agissait de donner l’occasion aux acteurs de l’ESS d’échanger avec des responsables européens sur le potentiel des collaborations avec les dispositifs européens pour donner un réelle envergure à l’ESS en Europe.De façon générale on a beaucoup parlé des nécessaires liaisons entre les niveaux, les responsables européens exhortant les acteurs à se saisir de toutes les opportunités offertes par les programmes.
Dans les ateliers (une dizaine en tout), les intervenants présentaient les divers programmes notamment le FEDER -FSE 2014 2020 ou les programmes consacrés à l’égalité femmes hommes, ceux favorisant l’innovation sociale, le développement urbain (URBACT) ou encore la culture. Le RIPESS Europe était invité à intervenir dans le cadre d’un atelier intitulé « Comment s’outiller et être appuyé pour coopérer et construire des projets collectifs à l’échelle européenne » . Focus sur les soutiens à destination des acteurs culturels en compagnie de Julie Mailhe coordinatrice de la Fédération française des arts de la rue et de la Fédération internationale des arts en espaces publics (IFAPS, née en mars 2015) et de Stéphanie Thomas présidente du réseau européen LIVE DMA L’atelier était animé par Alban Cogrel de l’UFISC membre du RIPESS EU. De façon générale, les constats sont relativement alarmants : réduction du soutien des pouvoirs publics aux entreprises culturelles, à tous les échelons territoriaux,. Les regroupements européens et internationaux ont vocation à permettre plus de fluidité dans la construction collective de projets communs et à faire face aux enjeux : l’enjeu culturel du rôle fondamental des Arts dans l’espace public, comme bien commun et la responsabilité culturelle sur les territoires ; l’enjeu démocratique d’amélioration de cette dimension par plus de coopération et de participation des personnes , la prise en compte des processus ascendants et de l’implication citoyenne ; l’enjeu d’économie politique de résistance à la libéralisation des échanges; l’enjeu de structuration pour lutter contre la précarisation et la fragilisation des entreprises et des initiatives et permettre de prendre en compte de nouvelles manières de produire en renforçant les processus coopératifs ; l’enjeu d’organisation collective pour mettre en réseau les acteurs .
Le RIPESS considère la culture comme un des ferments les plus efficaces de mobilisation des citoyens pour entreprendre de changer d’imaginaire collectif, abandonner les vieilles lunes de la croissance infinie au profit d’une économie de l’équilibre entre les besoins des humains et ceux de la survie de la planète. Par ailleurs on constate que de plus en plus, les initiatives articulent plusieurs activités (restauration + librairie + culture par exemple) pour accéder à une autonomie financière.
Dans la table ronde de clôture « quels leviers de développement l’échelon européen devrait-il proposer à l’ESS ? » si l’Europe a été considérée comme un échelon favorable, le groupe d’experts (GECES) souligné comme jouant un rôle important auprès de la Commission pour impulser des politiques plus favorables à l’ESS, on ne pouvait que constater l’orientation forte de l’ensemble des dispositions vers l’entrepreneuriat au détriment d’initiatives citoyennes dont la taille ne permet pas le plus souvent d’accéder aux financements, ne serait-ce que du fait des avances de trésorerie que nécessite le recours aux fonds européens. Sans oublier la menace que font peser les traités (TAFTA et TTIP) sur les activités de l’économie sociale et solidaire.
[JC]