La COP 21 s’est tenue à Paris du 29 novembre au 12 décembre 2015. Elle a rassemblé des délégataires de 195 pays qui ont finalement signé un accord à la grande satisfaction de Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères français et le grand ordonnateur de cette conférence. Selon les observateurs cet accord a le mérite d’avoir au moins obligé l’ensemble des pays à négocier et à prendre la mesure des enjeux mais pour d’autres et notamment les membres des 130 organisations de la Coalition Climat 21, cet accord n’est pas satisfaisant au regard de l’urgence climatique

« Nous ne voulons pas de cet “accord universel” signé au Bourget, c’est un petit arrangement miteux entre nations égoïstes qui veulent négocier avec le climat », dénonce l’économiste Geneviève Azam, membre d’Attac, France qui a été très impliquée depuis 2008 dans les négociations sur le climat (voir l’analyse de Jean Gadrey: COP 21 : En comparaison de qu’il aurait pu être, l’accord est un miracle. En comparaison de ce qu’il aurait dû être, c’est un désastre).

En revanche, la Coalition Climat 21 a réussi son pari. Une forte mobilisation a eu lieu en dépit des mesures de sécurité draconiennes et de l’interdiction de manifester liées aux attentats du 13 novembre.

Ainsi à Montreuil s’est tenu un Sommet citoyen sur le climat qui a rassemblé un marché paysan, le village Mondial des Alternatives et un forum sur le climat qui s’est tenu autour des 196 chaises « réquisitionnées » dans les banques coupables d’évasion fiscale. Cette manifestation s’est tenue les 4 et 5 décembre et a rassemblé 30000 personnes. (voir le reportage dessiné http://coalitionclimat21.org/fr/contenu/la-chronique-de-tommy-dessine-0)

La ZAC (Zone d’action climat) a accueilli de nombreuses conférences, ateliers et manifestations culturelles. Naomi Klein en particulier a dénoncé le danger que représente la signature des traités TAFTA et TTIP qui laisserait toute latitude aux multinationales pour leur activités d’extraction ou d’accaparement des terres.

« Le dernier mot » revendiqué par la coalition a pris la forme d’ une chaine humaine formée par les citoyens mobilisés portant vêtements ou accessoire rouge pour signifier « la ligne rouge » à ne pas franchir soit 1,5°C de réchauffement, en particulier en cessant l’exploitation des énergies fossiles.

Ce qui était particulièrement frappant au sein de ces assemblées citoyennes c’était la présence de beaucoup d’étrangers qui avaient fait le voyage pour témoigner de l’urgence climatique et des dégâts d’ores et déjà en cours dans leurs pays et la présence massive de jeunes gens concernés au premier chef par les enjeux de la dégradation du climat.

Pour la Coalition le 12 décembre n’est pas la fin mais le début des mobilisations en particulier un grand rassemblement est prévu à Berlin au cours du premier trimestre 2016.

[JC]

Revue de presse