Introduction : La première étape s’achève.

Elle était centrée sur l’organisation des solidarités à la base et des pactes locaux, appliquée à deux questions : Comment se relient des producteurs et des consommateurs éthiques ? Comment se relient la production (éthique) et les finances solidaires/ sociales ? … et comment avancer à l’échelle locale, nationale et internationale ?

Résultats : 23 contributions au total :

5 contributions en 3 langues

13 contributions en français seulement

5 contributions en français et en anglais

5 contributions en anglais seulement

Vous pouvez continuer à partager vos expériences et vos analyses sur ces questions pendant toute la durée du Forum. Ce serait très intéressant que le panel des contributions s’ouvre à des apports en Espagnol et en Anglais.

 

L’Etape n°2 s’ouvre jusqu’au 24 aout, centrée sur le changement d’échelles des solutions

Elle est appliquée à la question 3 : « Comment un marché alternatif pour les produits et services de l’ESS” s’organise t’il dans les faits ? … et comment avancer à l’échelle locale, nationale et internationale ? ». Cette question et cette étape sont majeures pour « bâtir l’économie solidaire comme modèle alternatif de développement », thème de la 5° Rencontre de Manille.

Réaliser la justice sociale et économique au quotidien demeure une priorité, un travail continu, une question de survie de projets ou d’organisations. « Mais l’habilité à comprendre les implications de l’interdépendance est devenue une préoccupation globale. C’est probablement le facteur clé de la survie ou non de l’humanité toute entière, au siècle prochain » (ASSEFA).

Où en sommes nous du changement de l’échelle des solutions ? Quels enseignements tirer des cycles bâtisseurs déjà réalisés pour produire des coopérations, des règles et des dispositifs institutionnels, efficaces et équitables, adaptables à de multiples niveaux ?

Comment doit-on avancer pour lever les obstacles de la montée en généralité des solutions disponibles ?

Rappelons que la finalité de ce forum est de faciliter la formalisation de propositions sur les potentiels de l’approche territoriale, à introduire concrètement dans un agenda de 4 ans de coopération entre nous

L’équipe d’animation est en place en Europe et en Amérique du Nord. Nous faisons appel à des organisations du RIPESS des autres continents pour nous rejoindre et à tous pour apporter une dimension plus ample et plus interactive à ce Forum.

L’équipe d’animation, 16 aout 2013 Yvon Poirier, Martine Theveniaut, Daniel Tygel, Françoise Wautiez

 

L’intégralité des contributions sur le site du RIPESS international

www.ripess.org/forums/topic/theme-2-fr/

www.ripess.org/forums/topic/theme-2/

www.ripess.org/forums/topic/tema-2/

Un résumé descriptif des contributions, disponible (français seul) www.pactes-locaux.org/bdf/docs/etape_n_1_contributions_anglais.pdf

 

A. Des histoires apprenantes : tour d’horizon des contributions

Question 1 : lier les producteurs (éthiques) et les consommateurs (éthiques)

• 23/06 L’agriculture soutenue par la communauté : une pratique mondiale – Judith Hitchman, URGENCI

• 27/07. L’Agence BEST, Graefewirtschaft, une entreprise sociale et multiculturelle, dans le quartier de Kreuzberg à Berlin – Heike Birhkoelzer, directrice

• 28/07 L’écovillage de Cloughjordan pour construire une communauté durable, Irlande : Oliver Moore,Newsletter Voyage Apprenant P’actes Européens, janvier 2013

• 31/07 L’éco-village de Wulkow : l’auto-assistance économique dans une situation de crise grave, Allemagne : une approche – Technologie-Netzwerk Berlin

• 01/08 L’AltraEconomia et les Groupements d’achats solidaires (GAS) à Venise : Jackie Scutt, Rapport du Voyage Apprenant des P’actes Européens, avril 2013

• 02/08. NEKASAREA: Un réseau de producteurs et de consommateurs en Biscaye fait vivre des circuits-courts alimentaires : Jocelyn Parot, URGENCI, in Bulletin International de développement local durable (BIDLD)

• 09/08. Union des coopératives de consommations Seikatsu Club du Japon – Yvon Poirier, BIDLD Question 2 : lier la production (éthique) et les finances solidaires / sociales

• 25/07: planification concertée et développement économique local, Région de Kayès (Mali) – Idrissa Sanogo, GRDR-Kayès Atelier 3, 2ème Congrès du RIPESS Europe, Lille, juillet 2013

• 29/07: Une Fabrique citoyenne dans un cadre coopératif (confins de l’Aude et de l’Ariège – Peter Wollny Atelier 3 au 2ème Congrès du RIPESS Europe, Lille, juillet 2013

• 02/08. Les monnaies sociales et complémentaires : un bon outil pour relier les producteurs et les consommateurs (éthiques)- Miguel Yasuyuki Hirota

• 04/08. Créer des activités : le Pôle d’économie solidaire de l’Agglomération Dijonnaise (Bourgogne) recompose des circuits économiques locaux in Faire P’acte : Cahier de propositions des P’actes Européens, 2011

• 04/08. Construire des coopérations entre échelles, à l’initiative d’élus (Bretagne). Alain Yvergniaux ; in Faire P’acte : 2011

• 04/08. Les territoires inventent leur monnaie : Gazette des Communes, in socioeco.org

• 08/08. Coopératives et communautés Inuits du Canada :Yvon Poirier, BIDLD

• 08/08. L’Association ASSEFA: 40 ans de développement local holistique organisé par et pour les villageois dans plusieurs régions de l’Inde- Yvon Poirier, BIDLD

 

B. Comment doit-on avancer ? Leçons de la mutualisation

a. Les pactes locaux : diversité de formes et caractéristiques communes

• Vu d’en bas : Des espaces d’organisation ou l’individu concret peut se reconstruire avec d’autres – in : « Faire Pacte », 2011

• L’importance essentielle de lieux ouverts pour produire du collectif, de l’entraide, de l’audace et se mettre résolument en situation de faire basculer les choses. Atelier 3 Congrès du RIPESS Europe, Lille juillet 2013

• De nouvelles alliances entre communautés, réseaux de l’économie solidaire et autorités locales. La participation à la construction du bien commun surpasse la notion abstraite de la démocratie. Elle se conjugue dans les territoires par des actions concrètes qui impliquent toutes les parties prenantes, dans une collaboration à parité. Atelier au Forum Social Européen de Florence (novembre 2012)

• Une façon novatrice de créer des emplois et de promouvoir l’économie sociale et solidaire en Allemagne Technologie-Netzwerk Berlin

• Un outil pour le développement territorial : les Centres Locaux de Développement au Québec ont 15 ans – Yvon Poirier,in ouvrage LDNET sur le développement local, et témoignage de Jacques Fiset, directeur d’un CLD

b. Vu d’en bas : trois espaces d’interaction pertinents

• Un échelon local d’amélioration apporté par des acteurs qui organisent des réponses issues d’une collaboration étroite.

• Un échelon d’ancrage qui privilégie les territorialités de vie sociale dans des espaces de concertation de taille suffisante pour être un espace de cohésion des services publics et de développement économique à partir des ressources endogènes, ce que le très petit échelon ne permet pas d’atteindre.

• Un échelon du territoire englobant, en relation lui-même avec l’extérieur, dans des interrelations qui peuvent prendre différentes formes : réseaux multi-échelles sur des problèmes similaires ; convergence sur des objectifs de résultats engageant les contractants d’une même région ; partenariats entre administrations, collectivités, associations pour des résultats interculturels ou inter-logiques d’action, inter-échelons ; pour une traduction localisée de programmes européens ou de mesures générale, etc. La caractéristique de ce niveau est de préserver l’intérêt général, au sens républicain de garantie de l’accès à un certain nombre de droits fondamentaux, que la traduction territoriale peut mésestimer.

c. Territoires et Solidarités

• L’approche holistique au défi de la compréhension des interdépendances globales : Se donner des perspectives à 2050 : (ASSEFA)

• L’apprentissage de la responsabilité sociétale des territoires : Un enjeu européen – CIDES, centre de ressources et d’action de la mutuelle CHORUM et Think Thank Pour la Solidarité (sur Socioeco.org)

• La gouvernance des biens communs : Un regard neuf sur les engagements conditionnels dans des environnements incertains et complexes pour améliorer l’action collective Elinor Ostrom

d. Les conditions d’un développement économique local solidaire

• Redéfinir l’activité dans les territoires en dehors d’une référence obligée à l’échange marchand – L’activité c’est la mobilisation de valeurs personnelles et professionnelles, – Un ancrage au lieu comme composante d’un choix de vie dans une histoire sociale préexistante. – Les activités créées impriment les effets de nouvelles demandes sociales, définissent des profils d’activités dans des espaces déterminés aptes à les accueillir. – Elles articulent les valeurs intrinsèques d’un développement endogène (alimentation, réponses aux besoins essentiels), des valeurs attributives extérieures (loisir, valeur environnementale, tourisme), dans des systèmes relationnels divers.

• Pour bâtir la nouvelle sphère publique glocale, le temps est venu pour les coopératives de jouer un rôle important dans leurs propres communautés, et en tant que plus importante organisation sans-but lucratif au monde (Seikatsu Club).

• À partir du moment où lesecteur de l’économie sociale est partie prenante du développement desorientations, avec l’ensemble des acteurs d’une communauté, d’une municipalité, d’une ville, ou d’un arrondissement d’une grande ville, on est assuré que celui-ci servira à l’ensemble des acteurs de lacommunauté.

 

C. Comment doit-on avancer ? : Propositions

a. Généraliser le pacte territorial c’est apprendre à coopérer.

Pour l’exercice d’une démocratie locale réelle :

• Les termes du débat démocratique sont à reconstruire pour réussir des partenariats beaucoup plus coopératifs tenant compte des engagements territoriaux et sociaux de chacun.

• La coopération traduit une responsabilité partagée : Elle vise à ce qu’une diversité d’acteurs, publics ou privés, individus ou organisations, agissent dans une démarche globale et cohérente, en vue d’atteindre un objectif partagé, dans l’intérêt du plus grand nombre.

• La participation démocratique pour des habitants-citoyens, c’est agir, ensemble et/ou de façon indépendante : en contribuant à une action publique initiée par d’autres, en prenant l’initiative d’actions qui contribuent à réaliser ces objectifs partagés ; c’est parfois résister lorsque des choix de localisations économiques tentent de s’imposer avec l’aval d’autorités publiques, alors qu’ils sont contraires à une vie en santé, en sécurité et en paix pour les populations résidentes ou bien destructeurs de biens communs. Car il s’agit alors de la protection des droits fondamentaux : une question qui rejoint le débat démocratique d’ensemble sur le projet de société global.

• Il est urgent d’unir les forces vives sociales, dans nos communautés, et entre elles, pour créer la masse critique nécessaire pour bâtir un modèle alternatif fondé sur l’économie réelle.

b. Tirer les enseignements de la mobilisation citoyenne dans la vie sociale des territoires est essentiel

• Les démarches de pactes locaux sont ancrées dans les réalités du quotidien, mais ce « local-là » n’est pas seulement géographique. Il est relié et systémique. Il conduit à gérer des logiques antagonistes, dans et hors des institutions : le global avec le local, le long terme avec le court terme, les intérêts collectifs avec des intérêts individuels, le « mono» (sectoriel, culturel)… avec le polyvalent et le transversal, la simplicité des actions avec la complexité des situations.

• Mieux comprendre et mieux définir les solidarités économiques locales est une stratégie pédagogique pour obtenir une reconnaissance politique de l’ESS comme secteur économique à part entière. Ces démarches sont au fondement de tous les paliers d’une démocratie « complexe » : la gestion des problèmes du quotidien aussi bien que les conditions auxquelles se relier, de façon dynamique et différenciée, à l’économie mondialisée.