En France pour les élections municipales, les citoyen.nes cherchent à déjouer le vieux système des partis qu’ils ne reconnaissent plus comme légitimes et trop éloignés des urgences sociales et écologiques qui les préoccupent.
A l’initiative de quelques-uns au départ, ils et elles créent des listes alternatives qui rassemblent non plus les habituels candidats à l’investiture mais des citoyen.nes qui se regroupent sur un projet élaboré au cours de consultations et de réunions. L’exercice démocratique finit par emmener l’adhésion d’un nombre suffisant pour valider une liste.
Le site du collectif Action commune recense ainsi 157 listes participatives, « un tiers dans des villages de moins de 2.000 habitants, un tiers dans des communes de 2.000 à 100.000, et un tiers dans des villes de plus de 100.000 habitants », précise Thomas Simon, coordinateur du groupe, qui s’est donné pour mission d’« accompagner celles et ceux qui veulent faire de la participation citoyenne » (Reporterre 8 janvier 2020). On peut d’ailleurs trouver une carte interactive de ces listes sur le site d’Action commune.
Si ces listes ne sont pas assurées de remporter les élections elles constituent un électrochoc auprès des partis. Elles questionnent les méthodes peu démocratiques de gouverner, en remettant en cause les habitudes de verticalité où le chef décide et s’entoure d’exécutants acquis à sa cause. Elles mettent en exergue des thématiques que les partis se sentent tenus d’inclure dans leurs programmes.
Par ailleurs plusieurs associations ont rédigé des propositions qu’elles font circuler dans leurs réseaux pour que leurs adhérents s’en saisissent afin de les transmettre à leurs élus.
Ainsi le Collectif de la Transition citoyenne a élaboré un Pacte pour la transition invitant les réseaux locaux à demander aux candidat.es de s’engager sur au moins 10 des 32 propositions et à accompagner / vérifier leur mise en œuvre sur les territoires. Ces propositions ont pour objectif central de répondre à l’urgence climatique et à réparer l’injustice sociale.
Le RTES (Réseau des Territoires pour l’Economie Solidaire) a publié un kit municipal’ess comportant une vingtaine de fiches pour soutenir l’initiative des municipalités vers plus d’ESS dans leur politique locale.
L’UFISC (Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles) propose aux candidat.e.s et tout.e.s celles et ceux engagé.e.s pour leurs territoires, les arts et la culture, 3 engagements déclinés à travers 20 propositions concrètes (…) pour une politique de la diversité culturelle fondée sur les droits culturels et une organisation démocratique et solidaire.
Le MES a publié Elections Municipales 2020. 12 questions.
Reporterre a également publié sa liste illustrée de recommandations, cette liste n’est pas exhaustive.
On assiste réellement à un éveil des citoyens face à l’incurie de gouvernements aveuglés par leur inféodation aux puissances économiques. L’exemple espagnol et le municipalisme infusent largement en Europe et le RIPESS s’en réjouit pour qui la co-construction des politiques publiques est un axe majeur de transformation sociale.
Article rédigé par Josette Combes