Article tiré de El Salto Diario, par Blanca Crespo Arnold, 29 septembre 2020
Après plus d’un an de recherche, la Fondation Carasso présente son rapport sur l’écosystème de l’ESS en Espagne. Nous avons assisté à la cérémonie de présentation et rendu certaines des clés de cette session, en guise d’entrée en matière du rapport lui-même.
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L’écosystème de l’ESS
Afin d’approfondir ces déclarations qui montrent le sens de l’ESS dans le contexte actuel, José Luis Fernánde, Kois, membre de Garúa et du Groupe Tangente, formation et conseil, nous donne un aperçu de l’état de la question de l’ESS dans l’État espagnol à travers 9 titres qui contiennent les conclusions de cet autodiagnostic participatif :
Bien qu’elle ait un caractère anticyclique en cas de crise, la montée de cet écosystème est plus marquée par les cycles d’action collective et l’effervescence des mouvements sociaux (15m, processus, 8m et mouvement féministe, vague d’urgence climatique). Un lien logique, puisque l’ESS s’appelle et s’exprime comme un mouvement social, un mouvement en faveur de la démocratisation de l’économie.
Si des changements importants ont eu lieu ces dernières années au niveau quantitatif (plus de personnes impliquées dans ces pratiques et initiatives), les changements les plus notables sont d’ordre qualitatif :
- En particulier le fait d’avoir réussi à entrer dans des secteurs stratégiques de l’économie tels que l’énergie, la finance, l’alimentation, l’assurance, les soins….
- L’écosystème a connu un processus de coordination et d’articulation dont la principale expression pourrait être les marchés sociaux (mercados sociales). Une dynamique stable d’intercoopération territorialisée, qui offre également des espaces pour l’achat et la vente de biens et services préférentiels entre entités.
- Des innovations qui ont réussi à changer d’échelle, en particulier les initiatives qui ont réussi à mobiliser les communautés et à réactiver les pratiques de mutualité, comme dans le cas des coopératives énergétiques ou des processus des supermarchés coopératifs, par exemple.
L’ESS est entrée en contact et s’est enrichie d’autres économies de la transformation, ce qui a permis de complexifier et d’approfondir ces dynamiques, notamment grâce à trois rencontres fructueuses avec
- L’économie féministe, qui, entre autres éléments, remet en question les politiques de soins au sein et en dehors des entreprises, en intégrant le débat sur la reproduction sociale, les affects…
- L’économie écologique, qui introduit la nécessité de structurer et de placer les questions environnementales au centre et donc de conditionner l’activité économique.
- Les économies collaboratives et celles liées aux nouvelles technologies, où des dynamiques très conventionnelles coexistent avec des versions plus ou moins similaires aux communs, mais qui génèrent un environnement qui oblige à réorganiser les activités du secteur. Ceci est représenté par les débats ouverts dans l’écosystème sur le “coopérativisme de plate-forme”, qui réfléchissent sur les risques et les potentialités des nouvelles technologies pour l’ESS.
Il y a eu un développement de politiques publiques spécifiques visant à promouvoir l’ESS, principalement par des initiatives municipalistes qui se sont engagées à accompagner et à renforcer le secteur, ainsi que dans certains cas par les régions autonomes, où la promotion d’Aracoop par le gouvernement catalan est digne d’intérêt. Malgré ce soutien et cet accompagnement accrus, le secteur continue d’exiger un engagement réel en faveur de l’achat public comme mesure ayant la plus grande capacité de le renforcer, agissant comme un moteur pour conditionner le marché et pousser à une transformation économique plus profonde.
Comme obstacles, le secteur lui-même perçoit un manque de connaissance et de crédibilité du public sur ces alternatives, ainsi qu’une faiblesse commerciale importante de beaucoup de ses initiatives, et un poids idéologique excessif. Kois remet en question cette dernière question et suggère que ce qui est nécessaire est peut-être une re-situation communicative de l’iaspect déologique, de la narration, et d’offrir un récit plus séduisant au lieu d’influencer la dimension idéologique de manière si directe.
Comme éléments de renforcement de l’ESS, le mouvement lui-même souligne la nécessité de renforcer la dynamique de l’intercoopération, ainsi que de construire des ponts avec les secteurs de l’économie conventionnelle qui sont plus susceptibles d’être liés aux valeurs de l’ESS, comme les PME ou certaines entreprises familiales.
Lire l’article complet (en espagnol) ici ou sur socioeco.org.
Le rapport complet (en espagnol)
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