Article de REAS, Red de Redes du 31 décembre 2018
Les entités de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) se sont soumises pour la quatrième année consécutive au Bilan Social, un processus participatif qui leur permet de réaliser un diagnostic de leur fonctionnement, outil indispensable pour définir des stratégies d’amélioration dans les domaines social et environnemental, et de pouvoir être chaque année plus cohérentes avec les principes fondateurs de l’ESS.
Par l’intermédiaire de ce processus de bilan social que les entités de l’ESS mènent depuis des années, l’objectif est de générer un processus collectif d’évaluation et de sensibilisation aux principes définis dans la Charte des principes de l’économie solidaire et qui marquent l’identité de toutes les entités qui font partie de l’ESS et qui font donc l’objet d’évaluation dans ce rapport. Les instruments et variables considérés dans l’outil utilisé ont un double objectif : promouvoir l’amélioration interne des organisations, et générer des rapports annuels agrégés avec lesquels rendre visible l’importance et la durabilité promues par les entreprises de l’ESS.
Depuis 2014, le REAS RdR a été mis en place, c’est un réseau représentatif de l’ESS qui rassemble près de 700 entreprises dans toute l’Espagne et qui promeut cet outil, un processus d’harmonisation au niveau de tout l’Etat des indicateurs de bilan social et des systèmes d’audit développés sur leurs différents territoires, grâce au travail conjoint développé par le groupe de travail sur l’audit social de REAS RdR.
Pour ce processus de confluence, la plate-forme technologique que XES (Xarxa de Economía Solidaria de Catalunya) avait développée dans le cadre de son projet “Enseña el corazón” a été adoptée en 2018. Cet outil informatique d’évaluation de l’impact et de la responsabilité des entités associées au XES, initié en 2008, permet aux entités associées ou liées à ce réseau de s’auto-évaluer sur la base de variables regroupées en différents blocs : performance économique, qualité professionnelle, démocratie, égalité, qualité du travail, environnement et engagement social.
lAu total, ce sont 446 entités de toute l’Espagne qui ont participé à l’Audit Social 2018 (dont les données correspondent à l’exercice 2017) (81 % d’entre elles sont membres de REAS). Elles ont atteint un chiffre d’affaires global de près de 457 millions d’euros et comptent près de 12 000 collaborateurs, 20 000 bénévoles et plus de 150 000 membres. Les résultats suivants peuvent être mis en évidence à partir du rapport global de ce processus d’auto-évaluation :
– Équité : 58 % des femmes occupent des postes à responsabilité, l’écart salarial est de 2,7 et 63 % des entités favorisent un langage inclusif.
– Travail : 74 % améliorent les formes légales de conciliation travail-vie personnelle, 50 % ont un règlement interne de gestion des relations de travail et 62 % créent des espaces pour l’attention émotionnelle et les soins aux travailleurs.
– Durabilité environnementale : 91 % appliquent des critères de consommation responsable lors de l’achat de produits, 32 % sont des entités à gestion environnementale et 49 % utilisent des énergies renouvelables.
– Coopération et engagement avec le local : 65% opèrent avec la finance éthique, 13% de leurs achats sont réalisés dans le cadre du Marché Social et 15% dans des entités à but non lucratif.
– Non lucratif : 58% des revenus proviennent de la facturation contre 30% de subventions. En ce qui concerne la répartition des bénéfices, 75% vont aux réserves, à la compensation des pertes ou aux investissements propres, 13% aux initiatives pour la construction de biens communs et 4% aux investissements des entités financières de l’ESS.
Sur la base de ces données et d’autres données issues du Bilan Social 2018, il s’agit de donner de la visibilité à l’importance des entreprises de l’ESS en Espagne, mais surtout de faire comprendre aux citoyens dans quelle mesure ce type d’organisation représente un modèle économique plus responsable. Bien que ce rapport n’offre pas de comparaison entre les données proposées et celles qui seraient obtenues dans les entreprises en général, sa simple lecture fait ressortir la responsabilité des entités de l’ESS, du moins clairement dans de nombreux aspects analysés, tels que la participation, l’égalité et le souci du travailleur au sein des organisations, ou leur niveau de coopération et de préoccupation sociale.
Les outils et indicateurs proposés doivent continuer à être développés afin de fournir aux organisations qui y participent un outil utile pour l’autodiagnostic et l’identification des domaines importants à améliorer. REAS RdR espère que l’information obtenue contribuera à transférer aux citoyens les propositions qui sous-tendent le modèle d’économie sociale et alternative et la nécessité de continuer à parier pour ce modèle.