Édité par Jossette Combes, Source site ESS France

Intervention de Benoit Hamon, récemment élu président d’ESS France après avoir été membre du gouvernement du 16 mai 2012 au 25 août 2014, en tant que ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire et à la Consommation puis ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Son intervention se fait dans un contexte de menaces de réduction drastique des budgets alloués à l’ESS dans le nouveau gouvernement mis en place après la dissolution de l’assemblée. Le premier ministre Michel Barnier issu des rangs de la droite s’est engagé à réduire le déficit de la France au prix des budgets alloués aux collectivités territoiales, de la culture et de l’ESS entre autres.
Après avoir remercié le Groupe VYV (groupe mutualiste dédié à la santé ) d’accueillir l’événement de lancement du Mois de l’ESS 2024, Benoît Hamon, Président d’ESS France est entré dans le vif du sujet en révélant deux chiffres marquants.
Le premier : 5,7 millions d’habitants dans le monde vivent dans des autocraties*. Le second : depuis 33 ans la France a multiplié par 6 son risque de basculer dans un régime autoritaire**.
Benoît Hamon souligne ainsi l’évolution du contexte démocratique et que “les citoyens se détournent de la démocratie représentative et la jugent impuissante à répondre à des problèmes concrets”.
Dans ce contexte “L’ESS est une ressource démocratique incomparable vers laquelle il est indispensable que le gouvernement et le parlement se tournent”. Il a exposé plusieurs raisons pour cela :
1. L’ESS réunit des entreprises démocratiques : des entreprises où 1 personne = 1 voix.
2. L’ESS sans se résumer à cela, joue un rôle dans la réparation du monde
3. L’ESS fait vivre les libertés dont la liberté associative
4. L’ESS incarne la société civile

Le Président d’ESS France a insisté sur la mobilisation des acteurs de l’ESS face à un budget en inadéquation avec les enjeux. Il a rappelé que 186.000 emplois*** étaient menacés par le texte présenté par le gouvernement, sans oublier l’impact indirect des coupes annoncées pour les collectivités territoriales. Enfin, des menaces sectorielles s’ajoutent : le transfert de charges vers les complémentaires santé dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, les tentatives de revenir sur le taux de fiscalisation de l’IFI constituant des attaques sur la générosité des français et des entreprises.