Par Josette Combes

Les exactions commises dans un cadre soi-disant légal à l’encontre de personnes, de communautés, de biens communs, de la nature, incitent à aller relire l’admirable Déclaration universelle des droits de l’homme. Force est de constater à quel point les puissants s’autorisent à bafouer ce bréviaire de la paix universelle en toute impunité. La situation dramatique des migrants (art 13 et 14), l’exploitation des peuples soumis (art 4 et 5), la prédation opérée sur des terres autochtones par des multinationales qui les détruisent pour y implanter des industries rentables mais polluantes (art 17). Examinons par exemple l’article 12 : Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes. Merci les GAFAM pour le viol absolu de cet article. Mais on peut passer en revue les 28 premiers articles et constater qu’ils sont tous des vœux pieux au regard des pratiques actuelles de par le vaste monde (voir les rapports d’Amnesty international. Et la situation actuelle en Colombie est une nouvelle démonstration des violences infligées aux citoyen.ne.s par la puissance armée. L’article 29 rappelle tout de même qu’il y a des devoirs pour accéder à ces droits. Le niveau d’incivilité qui règne désormais laisse à penser que cette dimension est ignorée, alors que l’expression pacifiste des revendications est réprimée. Quant au trentième, il précise utilement : Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un État, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés. Rappelons au passage que des femmes sont intervenues pour veiller à l’égalité femme homme

Pourquoi une telle introduction au Bulletin du mois de mai ? Parce qu’on peut considérer qu’on trouve dans la Déclaration tous les éléments qui servent de fondement aux défenseurs de l’ESS et il semble que c’est utile à rappeler au moment où le RIPESS EU poursuit la campagne anniversaire des dix ans de sa fondation. Quatre de nos membres expriment leur relation au réseau, de nouveaux arrivants comme Ess’plicite , des fondateurs comme le MES ou CRIES ou encore Zmag.

Au nombre des nouvelles : le lancement d’un nouveau réseau par The Solidarity Economy Association, UK , la plateforme féministe à Genève, l’AGORA de la République de l’ESS le 10 juin à Dijon.

Le projet Erasmus 2 SSE VET2 se terminera en juillet et nous publions un clip vidéo qui présente de façon succincte tout son déroulé. Vous découvrirez également les différents webinaires produits par les membres, certains ont été déjà réalisés, d’autres sont à venir. Consultez l’agenda où ils sont répertoriés.

Si on examine ce qui est commun à toutes ces initiatives, c’est bien le souci de rétablir suffisamment de justice et de liberté pour que l’humanité échappe aux dérives qui sont le lot quotidien de la marche du monde actuel. Le RIPESS Europe a formulé un certain nombre de recommandations d’orientation en réponse à la consultation de la Commission européenne pour le plan d’action pour l’économie sociale. Quelle en sera l’influence ? On ne peut évidemment en préjuger mais c’est un des rôles majeurs du réseau : le plaidoyer. Avec pour ambition de faire advenir un monde où leurs droits se concrétisent et favorisent la paix entre les humains.