Le Global Social Economy Forum GSEF 2018 s’est tenu Ă Bilbao (1 au 3 octobre 2018). C’est la quatrième Ă©dition après SĂ©oul 2 fois et MontrĂ©al 2016. Il a rĂ©uni plus de 1700 personnes venues de 84 pays. A noter qu’un nombre important de maires et responsables de collectivitĂ©s territoriales avaient fait le voyage pour tĂ©moigner de leur implication dans l’ESS. C’est un des axes forts du GSEF, de lier l’Ă©volution du dĂ©veloppement des villes Ă l’Economie sociale. Notons au passage que l’intitulĂ© « économie sociale » a largement prĂ©dominĂ© dans le discours, le terme solidaritĂ© Ă©tant dans certaines cultures considĂ©rĂ© comme superflu parce qu’inclus. NĂ©anmoins, le terme ESS Ă Ă©tĂ© utilisĂ© dans plusieurs instances, soit en plĂ©nière soit dans les ateliers. Ce point peut et a donnĂ© lieu Ă quelques polĂ©miques. On sait que pour le RIPESS, le terme de solidaritĂ© est central parce qu’il renvoie Ă une philosophie de contestation radicale du modèle ultra libĂ©ral en vigueur dans l’Ă©conomie mondialisĂ©e. Le titre du Forum, « Valeurs et compĂ©titivitĂ© pour un dĂ©veloppement local inclusif et durable », voulu fortement par le gouvernement de Bilbao, a aussi Ă©tĂ© dĂ©battu.
Mondragon, partenaire de la manifestation, est un exemple emblĂ©matique du coopĂ©rativisme, et de l’Ă©conomie sociale conçue comme un complexe systĂ©mique visant l’autonomie dans un contexte de rĂ©sistance, Ă l’Ă©poque de sa crĂ©ation, au franquisme. M. Iñigo Ucin, PrĂ©sident du Conseil GĂ©nĂ©ral de Mondragon a prĂ©sentĂ© son expĂ©rience globale (production, finance, formation, distribution) et invitĂ© Ă des visites de terrain.
Les ateliers sur des thèmes très variĂ©s proposaient une large gamme d’expĂ©riences, ce qui constitue toujours un temps de stimulation de l’optimisme et l’occasion de rencontres qui pourront se prolonger dans le temps par des collaborations fructueuses. Le RIPESS a Ă©tĂ© prĂ©sent avec plusieurs membres de tous le continents. L’opportunitĂ© de se mettre en contact direct avec des reprĂ©sentants de collectivitĂ©s publiques et de la Commission EuropĂ©enne a Ă©tĂ© bien saisie.
Au cours d’une session dĂ©diĂ©e, il y a eu la lecture d’une dĂ©claration prĂ©parĂ©e par REAS Euskadi et RIPESS sur l’ESS transformatrice, qui vise une rĂ©el changement systĂ©mique. Au cours de la cĂ©rĂ©monie, des personnes de plusieurs cultures et continents ont lu le texte en 4 langues.
Au cours de la mĂŞme session, Jason Nardi pour le RIPESS, Julia Grannel pour la XES et Carlos Askunze coordinateur du REAS Euskadi ont annoncĂ© la prĂ©paration du Forum Social Mondial des Economies Transformatrices. Un premier temps prĂ©paratoire aura lieu en avril 2019 Ă Barcelone et l’Ă©dition finale de ce Forum mondial est prĂ©vu en 2020. La session s’est achevĂ©e par un « picoteo » (une sorte d’apĂ©ritif dĂ®natoire) conviĂ© par le REAS Ă Hika Ateneo un lieu alternatif de Bilbao.
Dans la session de clĂ´ture Margeritte Mendell (UniversitĂ© de Concordia, MontrĂ©al) a usĂ© d’un oxymore pour signifier que le personnel politique et aussi de la recherche universitaire, devrait assouplir les cadres et les règles qui Ă©touffent l’initiative de terrain. Elle a recommandĂ© « l’institutionnalisation de la flexibilité ».
Jason Nardi a été l’un des trois mandatés pour lire la déclaration finale du GSEF après avoir participé à sa rédaction. Une déclaration des jeunes qui ont participé au forum a été aussi présentée .
La prochaine Ă©dition du GSEF devrait avoir lieu Ă Ciudad de Mexico en 2020.